– Why does everything have to be so hard" Loreen ? " Loreen se tourna vers sa petite soeur âgée de 5 ans et lui sourit :
" Qu'est ce qu'il y a mon chaton ? " Loreen, âgée de 11 ans, était aussi rousse que Serena et Juliet, les plus jeunes de la famille Applewhite. Et malgré la différence d'âge, elle adorait ses soeurs et ne refusait jamais de leur faire plaisir.
" Je sais que tu fais tes devoirs, mais on voulait que tu viennes avec nous pour regarder un dessin animé. On va regarder Bambi. Tu viens ? " Elle adressa un sourire plein d'espoir et Loreen haussa les épaules :
" D'accord, mais juste Bambi alors, après je retourne finir mes devoirs." Serena hocha la tête en souriant et sautilla sur place :
" Oh ouiii, viens vite ! " Elle attrapa la main de sa grande soeur et la força à se lever pour l'entraîner dans le salon. Juliet poussa un petit cri de joie en la voyant :
" Oh oui ! Merci Loreen." Comme Serena, Juliet n'était pas sûre que sa soeur allait lâcher ses devoirs pour un dessin animé. Elle en regardait toujours, bien sûr, mais moins. Elle avait d'autres jeux maintenant. Serena se laissa choir dans le canapé à côté de Juliet, et Loreen leur sourit en esquissant une moue malicieuse :
" Vous voulez des pop corn avec le film ? Papa et maman ne seront pas rentrés avant 3h, ils ne verront rien." Leurs parents évitaient trop de sucreries, mais comme toutes les petites filles, elles adoraient ça.
" Oui! Plein de pop corn." " On va se régaler." Serena se passa la main sur son ventre et les deux petites se regardèrent en souriant. Les deux plus jeunes se ressemblaient malgré les quelques années qui les séparaient, mais au fond, elles avaient chacune leur tempérament. Serena avait les cheveux un peu plus bouclés, comme sa mère tandis que Juliet les avaient lisses. Elles avaient chacune leurs mimiques, leurs petits caractères. Mais, elles s'adoraient et elles étaient inséparables.
" Et voilà ! Pop corn pour mes petites dames." Juliet applaudit et Serena lâcha un petit rire et leur soeur s'affala au milieu d'elles, le bol de pop corn dans les mains. Serena lança le film. L'après-midi cinéma pouvait commencer. Les filles adoraient ça. Dès que leurs parents partaient faire les courses et laissaient les jumelles sous la surveillance de Loreen, elles savaient qu'elles allaient s'amuser. Elles étaient sages heureusement, leur seul défaut était les dessins animés. Elles adoraient ça.
" Tu sors Loreen ? " Du haut de ses 12 ans, Serena adressa un regard envieux à sa soeur, vêtue d'une courte robe noire. Loreen avait 18 ans maintenant, et elle sortait souvent, sans ses soeurs. Bien entendu, elle leur réservait toujours quelques après-midi pour aller au cinéma, manger une glace ou les emmener faire du shopping.
" Oui chaton, j'ai une soirée. Un anniversaire." " On peut venir avec Juliet ?? " Juliet arriva à ce moment et lâcha un petit rire :
" Tu sais bien que maman et papa ne voudront jamais qu'on aille à une soirée." Serena soupira et hocha la tête :
" Je sais." Elle souffla dépitée, et rajouta :
" On a plus qu'à se taper la soirée émission culturelle de papa et maman, génial." Elle lâcha un petit rire et Juliet fit un petit signe à Loreen :
" Amuse toi bien Loreen." Serena lui sourit et la laissa partir.
" Bon, on fait quoi nous alors ? " Juliet haussa les épaules :
" On a qu'à aller dans la chambre et on verra. Si tu veux, je peux te faire des nouvelles coiffures. Et toi me maquiller." Les brunes sourirent et grimpèrent en choeur dans leur chambre. Elles commençaient à grandir, à s'intéresser à de nouvelles choses, et même si Loreen leur disait de pas trop vite s'intéresser aux garçons, elle sentait que ça allait vite venir. En plus, les filles étaient plutôt mignonnes.
" Les filles ? Vous descendez, l'émission commence." Elles esquissèrent un sourire complice et hochèrent la tête, en choeur. Elles suivirent leur père en bas et rejoignirent leur mère dans le salon. Au fond, elles aimaient bien les soirées avec leurs parents, devant des jeux télé débiles mais où ils rigolaient toujours aux éclats. Les deux étaient très proches de leurs parents, ainsi que Loreen.
" Alors, prêtes à perdre contre vos supers parents ? " " Attends de voir maman, on a passé la semaine à s'entraîner avec Juliet." Juliet lâcha un petit rire et hocha la tête :
" Cette fois, vous allez peut-être perdre la face devant vos filles." Ils lâchèrent tous un rire complice et leur mère alluma la télé. L'émission commençait tout juste. Leur père arriva, un bol de chips et de bonbons dans les mains.
" Pour vous déconcentrer ... Rien de mieux que quelques gourmandises." Elles lâchèrent un cri révolté mais piochèrent néanmoins dans le bol avec enthousiasme.
" Allez, c'est parti ! " […]
" Tu sors encore ? " Loreen lança un regard désapprobateur à sa petite soeur, vêtue d'une robe noire un peu trop courte et de talons vertigineux. Serena était sans aucun doute la fille Applewhite la plus rebelle. Loreen et Juliet avaient toujours été plus sages. Serena, elle, elle s'amusait, elle sortait, elle jurait, elle riait aux éclats peu importe la situation. Elle se la jouait blasée de tout mais au fond, elle était peut-être trop sensible et tentait de le cacher. En tout cas, elle restait malgré tout la cadette chérie de la famille, et elle savait bien que Loreen se faisait juste du souci. Elle lui sourit en hochant la tête :
" Lolo, j'ai presque 20 ans, je suis jeune, je suis brillante, j'ai besoin de m'amuser entre deux révisions." Serena faisait des études de journalisme, elle était dans une université pas loin de chez elle qui lui permettait d'être là tout le temps et de vivre encore chez ses parents. Mais depuis quelques temps, elle pensait de plus en plus à continuer ses études loin. A NY par exemple. L'agitation d'une grande ville, une université prestigieuse, des soirées à en couper le souffle. Voilà ce qui la faisait rêver.
" Fais attention, d'acc ? Si tu veux, je viens te chercher après." Serena déposa un baiser sur la joue de sa soeur.
" Merci, t'es la meilleure." Et elle quitta la maison, laissant sa soeur avec ses parents. Même si Loreen vivait avec son chéri maintenant, elle était souvent fourrée chez sa famille. Normal pour les Applewhite qui étaient fusionnels. Serena ne tarda pas à arriver dans le seul bar branché de la ville et elle pénétra, sourire aux lèvres, repérant bien vite sa bande habituelle. Un baiser sur les lèvres de son petit ami du moment et elle commanda un verre. Ses soirées se ressemblaient toutes mais elle s'en fichait, elle profitait de la vie, elle s'amusait. Après quelques verres, elle attrapa la main de sa meilleure amie et la tira sur la piste de danse. Serena adorait danser, elle avait fait de la danse classique jusqu'à ses 13 ans et ensuite de la danse moderne et de la danse indienne. Elle se sentait revivre à chaque fois que son corps se mettait en mouvement, s'imprégnant de la musique. Elle riait aux éclats, sa meilleure amie se déchaînait tout autant qu'elle, et elle se sentait plus que bien. Elle aurait voulu vivre ainsi toute sa vie.
" Et NY alors ? " Serena se mordilla doucement la lèvre et haussa les épaules, glissant la lettre qu'elle avait reçu il y a quelques semaines lui annonçant son admission à l'université de NY.
" Je vais pas laisser Lolo comme ça, elle a besoin de nous. NY, ça sera .. L'an prochain. Ca viendra vite." Loreen était enceinte et fraîchement séparée du père de l'enfant qui avait fui après des années de relation en apprenant la nouvelle. Elle savait que son aînée était dévastée, et elle se refusait à la laisser. NY attendrait.
" De quoi vous parlez les filles ? " Serena lança un coup d'oeil à Juliet et elle sourit à sa soeur :
" Je me disais que j'aimerais bien m'installer chez toi en attendant de prendre mon indépendance. Je pourrais t'aider avec ta grossesse." Le visage de Loreen s'éclaira, elle savait qu'elle avait besoin de ses soeurs en ce moment, et Serena serait là.
" Oh ça serait génial ma belle, j'aimerais beaucoup." Serena déposa un baiser sur la joue de Loreen et serra la main de Juliet avant de quitter la maison des Applewhite. Au fond, elle avait très envie de partir à New-York, elle étouffait ici souvent, les mêmes gens, la même vie. Mais, elle savait aussi que Lo ne l'aurait jamais laissé si besoin, et elle ferait pareil. Puis, elle allait être tata et ça, c'était juste génial. Elle soupira et se hâta, son boulot de serveuse n'allait pas l'attendre. Depuis quelques mois, elle cumulait ses études et ce job de serveuse pour se faire un peu d'argent pour NY justement. Et même le projet était reporté, l'argent lui servirait toujours.
[…]
« J’ai de la chance de t’avoir rencontré Serena.» Blottie dans les bras de Julian, la rousse esquissa un sourire, ses yeux rivés sur le film qui déroulait sur l’écran de sa chambre étudiante qu’elle partageait avec sa coloc, Clara. Elle avait rencontré Julian à son arrivée à NYU, il était un peu plus vieux et il gérait l’administration des chambres d’étudiants. Il l’avait draguée sitôt arrivée et elle avait rapidement succombé à son charme. Après tout, avoir un petit ami à l’université, c’était bien. Surtout que Julian avait un groupe d’amis à laquelle il l’avait intégrée. Serena tentait de faire des efforts, de se montrer plus sérieuse. Elle aimait bien Julian, vraiment. Du moins, c’est ce qu’elle se disait quand il l’embrassait avec douceur. Il la traitait bien, il était fou amoureux d’elle, pas comme les mecs avec qui elle avait l’habitude de coucher. Maintenant qu’elle était à l’université, elle prenait les choses en main. Elle bossait dur, vraiment dur, évitait de trop se bourrer la gueule, et surtout elle était fidèle à son petit-ami.
« C’est moi qui ai de la chance, tu es tellement gentil avec moi.» Elle lui sourit, et se replongea dans le film. Depuis presque deux ans, ils avaient leurs habitudes, une certaine routine même. Il passait beaucoup de temps dans sa chambre, et Clara ne s’en plaignait pas car elle aussi avait son petit-ami, un des meilleurs amis de Julian, et ils adoraient passer des soirées à 4. Clara était rapidement devenue la nana la plus proche de Serena, la rouquine l’adorait, véritablement, et elle se disait que leur amitié durerait toujours. Après tout, Clara comme elle, aimait faire la fête, et elles se confiaient déjà tous leurs petits secrets.
« Tu sais, je me disais … L’année prochaine, on pourrait prendre un appart en ville.. Tu bosses et tu commences à bien gagner pour une étudiante, moi aussi.. Et puis, je suis sûre que Clara et Vince seraient ravis qu’on s’installe tous les 4. Sauf si tu préfères qu’on reste tous les deux.» Il semblait hésitant, presque gêné de lui en parler. Serena lui avait toujours dit que jusqu’à maintenant, elle n’avait pas vraiment eu de relation sérieuse, et parfois Julian semblait marcher sur des œufs avec elle. Elle se mordilla doucement la lèvre et haussa les épaules.
« Je .. Oui, après tout pourquoi pas ? On serait bien, je pense.» Un sourire ravi se dessina sur le visage du jeune homme et il déposa un baiser sur son front. Serena retint un soupir, déjà troublée à l’idée que tout se joue si vite. C’était ça alors être en couple ? Devoir renoncer à sa liberté ? C’était le sentiment qu’elle avait, et en même temps, elle se disait que c’était le bon moment pour elle. Continuer comme ça avec Julian, finir l’université ensemble, se marier. C’est comme ça que la vie devait être.
« Tu vas bien Serena ? » Clara pénétra doucement dans la chambre et s’installa sur le lit face à la rousse. Les deux jeunes femmes vivaient maintenant ensemble, avec Julian et Vince, et ce depuis bientôt deux ans. La vie défilait, et Serena avait achevé l’an dernier ses études avec brio. Mais depuis, elle zonait un peu, et avait même refusé une offre dans un prestigieux journal. Non, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait, ce qu’elle était. Elle souffla doucement et haussa les épaules. Elle montra sa main gauche où un diamant scintillait à son doigt.
« Whaou .. Je … Julian ? » « Il m’a demandée en mariage hier soir. C’était très romantique.» Mais la rousse appuya ses paroles d’un soupir qui n’échappa pas à sa meilleure amie.
« Tu devrais sauter de joie et .. On dirait qu’il vient de te quitter.» Serena se mordilla doucement la lèvre et haussa les épaules.
« Je sais, c’est juste que … Je flippe un peu. Ca va tellement vite, je me demande si je suis prête. Puis, j’ai même pas de vrai boulot stable.» Clara fit les gros yeux et secoua doucement la tête :
« Ca fait plus de 4 ans que vous êtes ensemble, vous formez un couple hyper solide. Puis, le boulot, ça viendra. Tu n’as qu’à te lancer enfin comme journaliste. C’est ce que tu voulais en venant ici.» Clara était devenue plus mature, plus responsable au fil des années, et parfois Serena regrettait la blondinette insouciante et fofolle avec qui elle pouvait parler de tout.
« Tu as raison, je m’inquiète pour rien. Je .. Je vais aller faire un peu de shopping, tu veux venir ? » La rousse remarqua les joues rosies de son amie lorsqu’elle secoua doucement la tête en souriant :
« Pas aujourd’hui, je .. J’ai un truc à faire.» Et elle s’éclipsa de la chambre sans demander son reste. Serena se rallongea dans son lit, l’esprit ailleurs. Clara avait raison, elle devrait être heureuse, elle devrait se réjouir, elle allait épouser Julian, que demander de plus ? Elle décrocha son téléphone et composa rapidement le numéro de l’aînée des Applewhite.
« Serena ? Tu vas bien ? » Serena esquissa un sourire en entendant la voix de Loreen, sa famille lui manquait. Elle n’appelait pas souvent, et cet appel en plein milieu de la journée devait sans doute surprendre son aînée. Surtout qu’elle imaginait qu’elle bossait dans un journal. Serena n’avait pas eu le courage d’avouer à sa famille qu’elle zonait plus qu’autre chose. En ce moment, elle servait des verres, et elle s’en contentait.
« Lo.. Je … Je voulais te prévenir que j’allais venir vous voir. Vous me manquez trop et j’ai des vacances qui arrivent.» « Génial ma puce, on va enfin connaître ton petit ami ?? » Serena souffla doucement avant de répondre :
« Euh non. Il a pas de vacances lui.» « Bon, je débarque samedi alors. Je dois y aller, mon boss m’attend, j’ai une réunion.» « Je t’aime Nana, j’ai déjà hâte.» Serena raccrocha et soupira. Dans quoi se fourrait-elle encore ? Elle n’avait même pas annoncé son futur mariage à sa sœur. Et surtout, elle n’avait pas prévu de repartir chez elle. Mais au fond, ses sœurs lui manquait, sa vie là-bas. Elle avait besoin de souffler.
[…]
« Je déteste les avions, c’est encore long tu crois ? » Serena souffla et lança un regard à sa voisine, une jeune fille à peine sortie de l’adolescence. Elle était crispée sur son siège, une grimace sur son visage. La rousse secoua la tête et lui sourit, comme pour la rassurer.
« T’en fais pas, c’est pas le bout du monde, d’ici 1h on sera à destination. Tu vas où toi ? » Après l’avion, Serena allait devoir prendre un bus pendant une petite heure pour retrouver sa petite ville, mais elle avait hâte d’arriver .Quitter NY était la bonne solution, du moins pour le moment.
« Euh la Californie, Santa Monica.» Serena se figea et se retourna plus franchement vers sa voisine, sourire aux lèvres :
« C’est là que je vais aussi.» Serena était ravie de voir que sa tentative avait fonctionné et que sa voisine semblait plus détendue.
« C’est vrai ? Oh génial, je flippais à l’idée qu’il y ait que des vieux. Ca craint..» Serena lâcha un petit rire et secoua la tête :
« Non t’inquiètes, il n’y a pas que des vieux, loin de là. C’est plus plat que NY. C’est pour ça que j’étais partie faire mes études à NY.» La rouquine lui lança un regard admiratif et lui sourit.
« C’est classe ça, moi aussi j’espère faire mes études ailleurs, l’Europe, peut-être ou … Je sais pas encore, je suis au lycée, et je termine l’an prochain.» Elle souffla doucement et Serena lui sourit.
« Pourquoi tu rentres, tu ne te plais plus à NY ? » Serena resta silencieuse un instant, son regard se perdant dans le vague et elle finit par hausser les épaules. Après tout, elle pouvait lui parler, ce n’était qu’une gamine insouciante qui aurait tout oublié le lendemain.
« Je me suis enfuie.» Elle vit la surprise se dessiner sur le visage de la jeune fille et elle continua :
« Enfin, enfuie… Disons que j’avais besoin de faire un break avec ma vie de NY. Du coup, je reviens chez moi, histoire de souffler un peu.» Elle sourit et haussa les épaules. Elle avait soigneusement évité le passage de « je suis fiancée mais peut-être pas amoureuse, donc je suis partie sans rien dire. »
« Waou, c’est classe..» Serena se mordilla la lèvre, au moins quelqu’un trouvait sa situation cool. Quand elle avait dit à sa meilleure amie qu’elle partait quelques jours, elle avait eu le droit à une leçon sur comment se comporter.. Bref, pas vraiment ce qu’elle attendait d’elle.
« Moi, je … Je quitte enfin ma famille d’accueil, je vais habiter chez mon père.» A son tour, Serena esquissa une moue incrédule, et la jeune fille sourit :
« Ouais, c’est compliqué aussi de mon côté. Au fait, moi c’est Lizzie.» « Enchantée, moi c’est Serena.» « On pourra boire un café ensemble ? Je connais pas grand-monde et …» Serena lui sourit et hocha la tête :
« Avec plaisir ! »« Allez, dors à la maison, je te raconterai ma première semaine au lycée, c’était trop nul.» Lizzie la suppliait au téléphone et Serena soupira, son café à la main, le regard se posant sur l’horloge.
« Bon ok, je viens passer le week-end chez toi, mais tu es sûre que ça gêne pas ton père ? » « Il bosse comme un fou, il remarquera même pas ta présence.» Serena sourit et acquiesça avant de raccrocher. Lizzie était mignonne comme tout, elle l’aimait bien. Elle lui rappelait elle, quand elle était plus jeune et plus insouciante. Bizarrement, c’était ce dont elle avait besoin en ce moment. Elle avait réussi à dégoter un job de prof de sport et ça lui suffisait pour le moment même si ses sœurs ne comprenaient pas qu’elle continue son boulot de journaliste. Comment le leur dire ? Ca, et Julian. Elle mentait sur toute la ligne, et elle s’en voulait, mais en même temps, elle avait besoin d’un peu de temps pour elle. […] Les deux filles riaient aux éclats, Serena se prenait au jeu de revenir à ses 17 ans, et elle aimait de plus en plus Lizzie. C’était comme une petite sœur qui lui tombait du ciel. Elle laissa la jeune fille se coucher enfin et rapidement, Lizzie s’endormit tandis qu’elle se retournait dans le petit lit de camp qu’elle occupait. Elle décida de se faufiler jusqu’à la cuisine pour prendre un peu d’eau. Elle enfila son gilet par-dessus sa petite culotte et son débardeur et s’aventura dans la maison de la jeune fille. Arrivée à la cuisine, elle ouvrit le frigo et hésita un instant avant de s’emparer du jus d’orange.
« Je peux vous aider ? » Une voix masculine la fit sursauter et elle referma brutalement la porte du frigo qui l’empêchait de voir le nouvel arrivant, tombant alors nez à nez avec un homme plus que charmant. Elle déglutit et esquissa un mince sourire.
« Je suis … Serena, l’amie de Lizzie. Je dors ici cette nuit, et j’avais soif.» Elle se sentait stupide et se justifiait comme une ado prise sur le fait. Mais l’inconnu la troublait, il était séduisant, et bien trop jeune pour être le père de l’ado de 18 ans qui était devenue son amie.
« Vous ? Son amie ? Mais … sans vouloir vous vexer, vous n’avez pas l’air d’une lycéenne.» Elle sentit son regard s’attarder sur ses courbes féminines, et se rappela qu’elle ne portait qu’une culotte en guise de bas.
« Euh .. Et bien techniquement … Je . Je ne suis plus lycéenne non, ni même étudiante. » Il quitta un instant la cuisine avant de revenir et il lui balança un pantalon de jogging :
« Enfilez-ça s’il vous plaît. Retournez vous coucher, on parlera demain.» Elle ne demanda pas son reste et fila dans la chambre de Lizzie, le cœur battant.
« Tu as croisé mon père ? » Serena sursauta et Lizzie alluma la petite lumière.
« J’ai entendu du bruit.» « Oui, je .. Je l’ai croisé dans la cuisine, je crois qu’il était pas très content de me voir.» Lizzie souffla et lâcha un petit rire :
« Il est jeune hein ? Mes parents m’ont eu quand ils étaient au lycée, maman avait 16, papa 17 ans. C’est pour ça.» Serena hocha doucement la tête :
« Et ta mère ? » Lizzie soupira doucement :
« Ils se sont séparés quand j’étais petite, je devais avoir 7 ans. Maman a ensuite empêché papa de me voir, elle me disait que c’était lui qui voulait pas de moi. Elle est morte il y a 3 ans. J’ai vécu chez ses parents mais ils m’ont dégagé, j’ai ensuite été de famille en famille jusqu’à que je retrouve mon père. J’ai retrouvé plein de courriers de lui à la mort de maman, j’ai compris qu’elle m’avait menti, que c’était elle qui avait tout fait pour que je ne le contacte pas. Maintenant, papa a le droit à une nouvelle chance. Ca lui fait bizarre que je sois là, et du coup, il a du être étonné de te voir aussi.» Serena attrapa doucement la main de la jeune fille.
« Je suis désolée, Liz, tu … Tu mérites pas ça. J’espère que tu seras bien ici.» Lizzie sourit et hocha la tête :
« J’en suis sûre.» 
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