“ On fait ce qu'on doit pour ne plus tomber,
C'est toucher du bois, parfois même prier.
Et puis ça revient, ça envoie valser, les fous et les rois, le pays entier.
Mais nous sommes toujours debout. ”
Ce rendez-vous au Cedars Sinai, Mélanie s’en serait très volontiers passé mais elle n’avait pas vraiment le choix. Elle avait besoin de ce rendez-vous, besoin de savoir comment les choses allaient se passer maintenant. Pour elle et pour son avenir en tant que femme. Ce rendez-vous avec son gynécologue allait permettre de faire le point, de discuter des points un peu tabou qui n’ont que très légèrement été soulevés pour le moment. Bien sûr, Mellie n’à pas put s’empêcher de faire quelques recherches sur le net, bien qu’elle ait tout à fait conscience que ce qu’elle à lu était loin d’être fiable. Bien entendu Garett est de la partie, il est assis côté passager, hors de question pour la profileuse de lui laisser le volant. Elle adore conduire, et être maître de son véhicule. A peine garée, elle se tourne vers Garett.
« Je sais que tu tiens à me suivre partout, tu sais que j’apprécie que tu veilles comme ça sur moi mais là c’est un peu…particulier. J’apprécierai que. » « T’en fais pas Lawrence, je reste ici. » Le jeune homme pose une main sur celle de sa coéquipière qui s’apprêtait à la retirer de ses clés, encore sur le contact.
« Merci. » Lui lança-t-elle en plus d’un regard qui en disait long quant au fait qu’elle appréciait réellement. Ni une, ni deux, elle s’extirpa de la voiture, munie de son sac à mains, et gagna la clinique. Elle se présenta à l’accueil, un poil anxieuse et mal à l’aise. On lui indiqua gentiment la salle d’attente après lui avoir demandé de bien vouloir patienter quelques instants. Elle se retourna alors et dans son élan se dirigea vers cette fameuse salle, en chemin elle tomba sur cet homme au regard clair qui la faisait encore frémir.
« Mélanie ? » L’intercepta-t-il visiblement surpris de la voir ici. Même si, la dernière fois que la jeune femme avait mis les pieds ici, c’était pour venir le voir.
A l’époque, on lui avait seulement indiqué qu’un excellent psychologue exerçait dans cette clinique, ayant plus que jamais besoin des compétences d’un tel professionnel elle était venu ici sans se douter un seul instant qu’elle allait tomber sur cet ancien ami. Cet ancien petit ami pourrait-on même dire. Leslie avait été un de ces hommes qui avaient compté dans la vie de Mélanie. Un de ceux qu’elle avait gardé dans son cœur et qui pointait parfois le bout de son nez dans des moments de nostalgie.
« Salut Leslie. » Lança-t-elle tout en esquissant un léger sourire. Elle mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas pensé à l’éventualité de le croiser ici aujourd’hui, mais elle aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Même si, contre toute attente, ça lui faisait du bien de le voir, sa la rassurait presque. Leslie regardait Mellie d’un regard emplie de questionnements et d’une tendre compassion qui suffirent à la faire frémir en s’imaginant ce à quoi il devait penser. En effet la dernière fois qu’elle était venu le trouver, ils avaient parler de cet homme qui la traquait, qui entrait chez elle qu’elle y soit présente ou non. Mais aujourd’hui, sa visite n’a rien à voir avec cela. A l’époque, pour l’un comme pour l’autre, il avait paru évident qu’il était préférable pour Mélanie de trouver un autre psychologue, ce qui expliquait d’autant plus la surprise de Leslie.
« Tu vas bien ? » S’inquiéta le brun tout en déposant une main sur le bras de la jeune femme qui baissa son regard vers cette main. Ce contact lui donnait une drôle de sensation. Tous les deux avaient été si complices durant leurs années d’études à l’université, mais une éternité semblait avoir passé depuis ce moment.
« J’ai connu mieux disons. » Répondis Mélanie tout en relevant la tête vers son interlocuteur.
« Tu veux venir un instant dans mon bureau ? » Proposa Leslie.
« En fait, j’ai rendez-vous avec un médecin. » Bon, elle sait qu’il allait très certainement savoir que c’était le gynécologue qu’elle venait voir, mais elle ne se sentait pas plus à l’aise que ça de lui dire carrément.
« Mais je te remercie Les’. Vraiment. Surtout que je pense que ça n’aurait pas été du luxe. »