- it's all right to make mistakes.

Assise sur l'un des tabourets du comptoir de la cuisine, les lunettes de vue sur le bout du nez, un stylo à la main, tu rédiges une remplit un énième formulaire d'information concernant les papiers administratifs pour l'école de Gidéon. La semaine de rentrée était arrivée aussi rapidement qu'un éclair qui transperce un ciel sombre, tu ne l'avais pas vu défilé. Tu ne peux t'empêcher de figer ton regard sur la case concernant les renseignements sur la profession et l'appellation du père. Des lignes inscrites qui désormais devraient restées vides et se cantonner à une case remplit sous le libellé : décédé. Cela faisait presque une année qu'il vous avait quitté, mais c'était la toute première fois que tu remplissais les papiers de l'école sans noter les mentions concernant celui avec qui tu avais vécue une partie de ton existence. Il aurait dû être là mais il ne le serait plus. Il serait là au gré de l'évocation des souvenirs, dans vos esprits et dans le cœur tant qu'il bat. L'au-delà, la vie ailleurs tu y conservais une partie de bonheur et une réalité emplit d'espoir mais c'était surtout une manière pour ton petit bonhomme de comprendre qu'il veillerait toujours sur lui. Loin peut être, mais dans un monde meilleur et toujours présent. Un soupire t'échappe alors que tu passes une main dans tes cheveux comme pour rassembler ton attention sur le papier. Ton cellulaire bourdonne sur la table, tu t'en saisis rapidement tout en prenant note du compte-rendu de ton collègue qui assurait la garde de nuit à la clinique vétérinaire. La journée de demain s'annonçait également longue et lourde à la fois. Tu t'apprêtes à reprendre ta tâche lorsque l'on toque cette fois à la porte de l'entrée. Bien évidement, la seule personne à qui tu penses pour venir te déranger à une heure pareille est ta petite sœur. Elle était toujours aussi surprenante et énergique même pour débarquer à une heure tardive. Tu bénissais ton fils pour avoir un sommeil aussi lourd, une fois qu'il dormait difficile de le tirer du lit. « Bran ? ». Dis-tu quelque peu surprise tout en le découvrant sur le pas de ta porte. Il te considère d'un sourire complice et amical avant de déposer un baiser sur ta joue et d'entrer dans l'appartement. . Son visage décontracté et son allure vestimentaire entre en parfaite contradiction, mais les cernes présentent sous ses yeux témoignent du nombre d'heure qu'il a passé au bureau, comme à son habitude. Plus obtus qu'une mule, il était impossible de le changer. « Je débarque un peu tard c'est vrai, mais je n'avais pas réellement envie de manger chinois tout seul ... ». Déclare-t-il tout sourire tout en déposant un sac sur le comptoir. Des effluves de cuisine asiatique s'en dégagent, de quoi te rappeler que tu n'avais pas réellement manger si ce n'est grignoter durant le dîner. Tu étais gourmande, tu ne t'en cachais jamais d'ailleurs et la cuisine chinoise faisait partie de tes plats de prédilections. Tu refermes la porte avant de revenir en direction de la cuisine. Rapidement, les yeux du jeune homme s'arrêtent sur le tas de paperasse étalé sur le comptoir et principalement sur ce qui était le motif principal de tes pensées quelques minutes plus tôt avant qu'il n'arrive. Un léger silence – bien que quelque peu pesant – s'installe, emportant la pièce vers une quiétude qui disparaît doucement mais certainement. Depuis la disparition de Nate, les membres de ta famille comme l'ensemble de tes plus proches amis avaient remarqués le point d'honneur que tu ne mettais à ne jamais en parler, sans compter le fait que tu jetais à corps perdu dans ton travail et ton rôle de mère. Une façon comme une autre de faire taire la douleur, ne pas relancer le passé. Les apparences tu savais les jouais, mais avec certaines personnes – même le plus adroit de joueur – tu ne pouvais pas tromper la réalité. « Beth ... ». Son timbre de voix était doux mais la teinte de sérieux qui persiste en profondeur est une mise en garde sur la discussion qu'il désire aborder. Un sujet que tu vas finir par contrer parce que tu ne veux pas en parler. « Je ne crois pas que tu sois venu ici pour ça, Bran … Ca va aller, maintenant passe-moi ce bœuf au saté avant que mon estomac ne crie davantage famine. ». Un rire sincère t'échappe, comme cela était toujours le cas lorsqu'il était dans les parages. Il te toise en silence une fois encore avant de mêler son rire au tien. Un regard emplit de non dit sur lesquels tu ne saurais mettre des mots, une vérité qui t'interpelle légèrement mais qui s'enfuit lorsque le plat encore chaud est devant toi. Tu ne le sais pas encore, mais une direction s'ouvre à toi, un chemin qui pourrait être le début d'un nouveau point de départ.